Guy Cormier : l’ère des excuses est terminée

Guy Cormier : l’ère des excuses est terminée

Guy Cormier est impatient. Depuis son arrivée chez Desjardins à titre de président et chef de la direction, il a mis en place une série d’initiatives pour accélérer la représentativité des femmes à tous les échelons. Mais il souhaite voir les indicateurs bouger plus rapidement. Pour des raisons d’équité, bien sûr, mais aussi parce qu’il est reconnaissant ; sans ces nombreuses femmes qui lui ont tendu la main au fil de sa carrière, il n’occuperait probablement pas ce poste aujourd’hui. Entretien avec un leader qui possède la fougue nécessaire pour accélérer le changement vers la pleine égalité des genres.

Comme tout exécutif exerçant ce type de fonction, Guy Cormier bénéficie d’une petite équipe chargée de le conseiller. Rien de surprenant, à part ceci : son bureau de présidence est uniquement composé de femmes, une coïncidence qui le frappe.

Aujourd’hui, après quelques années en poste, je réalise que ces femmes enrichissent ma présidence et me font voir les choses d’un autre œil. Sans leur perspective, il y aurait des décisions que je prendrais différemment.

L’anecdote peut sembler banale, mais elle ne l’est pas pour le gestionnaire de 48 ans. Elle représente la profondeur de sa réflexion, et reflète son engagement personnel, comme dirigeant et comme homme, envers la cause de la parité.

À ce propos, quand on lui demande le rôle que doivent jouer les hommes, sa réponse est sans équivoque : il affirme que ces derniers « doivent prendre de la hauteur, de la grandeur ». Selon lui, les hommes gagneraient à maîtriser une plus grande capacité d’introspection, à se demander si certains préjugés inconscients guident leurs comportements, et à cultiver le courage et l’humilité.

Selon Guy Cormier, les cibles à atteindre, les initiatives en place et les exercices de revue de talent sont inutiles sans la variable principale : l’humain et sa volonté de changer les choses. « Tant qu’il y aura des excuses et des faux-fuyants, ça ne fonctionnera pas. » Les hommes ont une part à jouer. Les femmes aussi, car elles sont parfois hésitantes à relever certains défis et à prendre leur place.

Si aujourd’hui il porte ce message, c’est parce qu’il sait qu’on ne peut grimper les échelons seul, qu’on soit homme ou femme. De son premier poste de gestion à 23 ans dans une caisse populaire Desjardins, jusqu’à son ascension comme vice-président à 42 ans, il a appris de patronnes, mentors, sponsors et modèles.

Ce fut possible, parce que des femmes m’ont ouvert des portes et m’ont aidé à me faire confiance. Certaines ont façonné mon style de gestion et d’autres, ma personnalité.

Guy Cormier nomme le leg qu’il a reçu à leur contact : son empathie, son écoute, sa capacité de rallier les autres. Ces femmes lui ont donné une première chance, puis une deuxième, l’ont amené à prendre des risques, à apprendre de ses erreurs, lui ont fait rencontrer les bonnes personnes. « Est-ce que j’avais le bagage ? Est-ce que j’avais l’expérience ? Est-ce que j’avais tous les contacts ? Non. » Mais elles ont cru en lui et elles ont, à leur façon, pavé la voie à ce leader d’exception.

La pleine égalité des genres et des opportunités est un enjeu qui doit se régler, tant en entreprise que dans la société. Il n’y a pas de temps à perdre. C’est l’engagement de Guy Cormier.

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