Janet McFarland : mettre son ambition personnelle au service du bien commun

Janet McFarland : mettre son ambition personnelle au service du bien commun

Comment Janet McFarland a-t-elle obtenu son poste actuel de rédactrice en chef au Globe and Mail, où elle est chargée de la couverture des services financiers de la rubrique Report on Business?

«Je ne crois pas que les personnes qui liront ces lignes seront ravies d’entendre que j’ai obtenu le poste que je convoitais à la suite d’une seule conversation, mais c’est ce qui s’est passé», commente Mme McFarland, en expliquant comment elle a abordé la question avec son gestionnaire une fois son but fixé. «Il m’a dit : “C’est drôle, je pensais justement à toi pour ce mandat”, et j’ai répondu : “Mais tu ne m’en as jamais parlé!”»

Janet McFarland a trouvé le courage de demander le poste qu’elle convoitait parce qu’une de ses amies l’avait fait avant elle avec succès. Beaucoup d’entre nous considèrent que l’ambition est une affaire personnelle – un projet que l’on fait éclore intérieurement, puis que l’on nourrit avec détermination, dévouement et désir. Cependant, comme cette histoire nous le rappelle, l’ambition ne peut donner de résultats sans une communauté de soutien, des occasions et une bonne communication. C’est particulièrement vrai pour les femmes, dont les ambitions sont souvent nivelées par les attentes de la société et la croyance naïve que la reconnaissance viendra avec les efforts.

Selon la rédactrice en chef, la parole est une façon décisive d’aider les femmes à s’épanouir au travail. «Au cours de mes 25 années au Globe and Mail, personne ne m’a demandé si j’étais intéressée par la gestion», poursuit-elle.

On ne peut pas prétendre connaître une personne, sa nature, ni ses aspirations en fonction de ce qu’elle a fait auparavant. Souvent, les gens ont des ambitions très raisonnables, et il est généralement facile de les aider si on leur demande ce qu’ils veulent vraiment.

– Janet McFarland, rédactrice en chef au Globe and Mail

McFarland est la première à admettre que la situation était difficile avant la pandémie, alors que de nombreuses femmes avaient déjà du mal à se constituer un réseau et à briser le plafond de verre. L’adoption massive du télétravail a été un revers pour les travailleuses. En effet, beaucoup de femmes ont été écartées («loin des yeux, loin du cœur!»), ont perdu leur élan ou ont quitté le marché du travail en raison des besoins de garde d’enfants. Bien que nous ne connaissions pas encore les effets à long terme de la pandémie sur les ambitions professionnelles des femmes, il est plus crucial que jamais que les organisations fassent tout leur possible pour retenir et nourrir les talents féminins.

Pour ce faire, les médias et organes d’information doivent continuer à rendre compte des défis professionnels auxquels les femmes sont confrontées et à célébrer leurs victoires au travail. Lorsqu’il s’agit de nourrir les ambitions des membres de sa propre équipe, quel que soit leur genre, Janet McFarland a une approche d’une simplicité rafraîchissante. «J’ai l’ambition d’avoir une équipe vraiment harmonieuse qui fait du bon travail et qui est productive. Ce n’est pas la même chose que “Je veux une promotion” ou “Je veux plus d’argent”.»

D’après mon expérience personnelle, le leadership prend un ton différent lorsque davantage de femmes sont impliquées. Il y a un autre type de conversation, une autre façon de communiquer.

– Janet McFarland, rédactrice en chef au Globe and Mail

Lorsqu’on lui demande de décrire ce type d’échanges, elle répond sans hésitation : «La positivité. Idéalement, je souhaite que les gens sentent qu’ils réalisent ce qu’ils veulent réaliser. J’essaie toujours de trouver un moyen de dire “oui”. Je n’aime pas rejeter les idées des gens. S’ils tiennent à leurs idées, j’aime trouver des moyens de leur donner vie. Voilà ce qui m’intéresse : trouver des solutions.»

Bien que notre nouvelle réalité de travail ait mis à l’épreuve cette approche, surtout avec les communications bidimensionnelles à travers les écrans, McFarland s’est tournée vers une bonne vieille technologie pour garder son équipe bien-aimée motivée et concentrée.

«Honnêtement, mes collègues journalistes sont la principale chose qui m’a permis de continuer ces dernières années. Lorsque je me sens démotivée et qu’il ne se passe rien, je décroche le téléphone pour les appeler. Ce sont des personnes tellement adorables, intelligentes, intéressantes et pleines d’entrain qu’il suffit que je commence à parler à l’une d’entre elles pour que je sois remontée à bloc. C’est immanquable! Évidemment, elles sont aussi heureuses d’entendre quelqu’un d’autre au bout du fil. C’est ainsi que nous nous soutenons. Ce n’est pas parfait, mais ça nous a permis de nous en sortir.»

Il s’avère que le fait de soutenir les ambitions et les aspirations collectives a également l’effet magique de nous stimuler!

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Author profile

Adriana Palanca

Autrice

Avec plus de 20 ans en rédaction, Adriana est une autrice basée à Montréal. Ses multiples rôles incluent rédactrice-conceptrice, directrice créative, professeure de création littéraire, coach d'écriture, réalisatrice-animatrice de podcast et blogueuse. Elle travaille présentement sur un recueil de nouvelles, sur un mémoire sur son expérience d'Italo-Canadienne, et sur des poèmes divers qui prendront, un jour, une forme complète.