L’ambition au service de la diversité
Article mis à jour le 18 oct. 2021
«Je souhaite que les femmes prennent leur place sur le marché du travail en Suisse, qu’elles affichent leur ambition et qu’elles accèdent aux postes décisionnels, encore majoritairement détenus par les hommes», lance Rodica Rosu Fridez, qui est directrice de l’expérience client pour L’effet A en Suisse.
Elle se souvient qu’une rencontre avec Ingrid Fortuné Reis, entrepreneuse (à droite sur la photo), où elles ont discuté pour le première fois ce grand projet pour aider les femmes à développer leur plein potentiel avec davantage de confiance et d’ambition. Ensemble, elles souhaitaient proposer aux femmes des solutions porteuses qui contribueraient à leur succès, et à celui des organisations. Ayant géré des équipes de ventes souvent majoritairement féminines, les deux comparses étaient également convaincues de la nécessité de changer le regard que la société pose sur les femmes ambitieuses. C’est là qu’est née l’idée, en 2019, d’offrir aux Suissesses la possibilité de suivre les formations de L’effet A, mais aussi, de dénicher des leaders d’affaires inspirantes de la Suisse, qui uniraient leur voix à celles de dizaines d’autres dans le monde.
L’ambition ici peut avoir une connotation négative et être perçue comme de l’opportunisme chez les femmes, alors que les hommes n’hésitent pas à se mettre de l’avant pour gravir les échelons. Ce double standard a un impact important en matière d’opportunités de promotion et de progression de carrière.
Rappelons que bien des inégalités persistent toujours en Suisse, comme dans la plupart des pays industrialisés, notamment au niveau de la représentation des femmes aux postes décisionnels. Selon GD Get Diversity, au début de 2021, 134 entreprises suisses cotées en bourse (58%) ne comptaient pas une seule femme dans leur conseil d’administration. Côté direction, les chiffres ne sont pas plus joyeux : 97% des CEO sont des hommes, et 95% des présidences de conseil d’administration des sociétés suisses cotées en bourse sont aussi occupées par des hommes.
Une formation pour passer à l’action
Pour changer les statistiques et encourager les femmes à propulser leur ambition, Rodica a fait appel à l’équipe de L’effet A, cofondée par Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), et John Gallagher, président de O’Dandy.
Ayant fait ses preuves au Canada depuis 2015, avec plus de 3 500 diplômées au Canada, mais aussi ailleurs dans le monde, le Défi 100 jours aide les femmes à transformer leur posture mentale et à adopter de nouveaux comportements afin qu’elles affichent davantage leur ambition et qu’elles maximisent leurs talents. Le programme permet l’accélération de trois grandes aptitudes : la confiance en soi, la prise de risque et l’influence.
«En Suisse, l’ambition féminine est encore souvent mal perçue», soutient Rodica. Mais après deux ans – et quatre cohortes – de L’effet A en Suisse, elle témoignage d’un changement de mentalité important chez les participantes. «Si je devais résumer l’expérience des diplômées par un nuage de mots, celui qui s’afficherait en plus grand serait « oser ». Oser s’affirmer, oser saisir les opportunités, oser bousculer le statu quo…» Un signe de grand changement, d’un changement positif en faveur de la diversité, et d’une société plus équitable et durable.
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