La solidarité féminine : bonne pour la carrière!

La solidarité féminine semble actuellement en plein bouillonnement! Remède contre l’oppression, elle se manifeste haut et fort sur la place publique et s’organise efficacement sur les réseaux sociaux. Les femmes n’hésitent pas à s’unir pour s’entraider et pour défendre les causes qui leur sont chères. 

Et si cette tendance s’observait également dans la sphère professionnelle? C’est démontré : les femmes gagnent à se tendre la main au boulot. Alors, prêtes pour le girls club?

Peu de places au sommet

Si la solidarité semble moins évidente entre collègues féminines, c’est qu’il est (encore aujourd’hui!) plus fastidieux pour les femmes que les hommes de gravir les échelons. Selon un rapport de McKinsey & Company, 38 % des cadres en entreprise sont des femmes, alors que 62 % sont des hommes.

Plus on monte dans l’organigramme d’une entreprise, plus la place des femmes fond comme neige au soleil. À peine une entreprise sur cinq (21 %) est dirigée par une femme. Pire : les femmes racisées sont à la tête de seulement 3 % des entreprises. 

La cerise? Les femmes qui osent donner un coup de pouce à leurs jeunes consœurs seraient perçues comme moins performantes, selon une étude publiée dans The Academy Of Management Journal (2016). Une réalité qui pousse certaines d’entre elles à tourner le dos à leurs collègues, plutôt qu’à miser sur l’entraide et la solidarité. Un enjeu avec lequel n’ont pas à conjuguer les hommes, qui auraient ainsi 46 % plus de chances que les femmes d’avoir un allié haut placé ou un mentor.

Pas surprenant — malheureusement — de voir certaines femmes d’ambition jouer du coude… 

S’entourer de femmes : gage de réussite! 

Qu’à cela ne tienne, malgré toutes ces barrières, un vent de changement souffle. Selon un sondage mené par Berlin Cameron et Ellevate Networks, jusqu’à 79 % des répondantes soutiennent que les femmes s’entraident plus que jamais auparavant. 

Fait intéressant : les professionnelles qui sont conseillées par un cercle «tissé-serré» composé essentiellement de femmes réussissent mieux à se positionner. C’est ce qu’indique une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Ces femmes, plus que celles entourées d’hommes, tendent davantage à occuper des postes exécutifs et à obtenir des salaires plus élevés. 

«Il ne faudrait surtout pas oublier que si on peut, aujourd’hui, se poser la question du leadership féminin dans les milieux professionnels, c’est parce que des femmes avant nous ont fait preuve de solidarité et ont contribué à l’entrée de leurs consœurs sur le marché du travail», note Mélissa Blais, professeure au Département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais.  

Le temps est venu de multiplier les actions de solidarité! Pour favoriser notre propre réussite, mais aussi pour améliorer les conditions de toutes.

6 gestes de solidarité pour s’élever

1. Organiser des lunchs entre collègues… féminines!

Au sein d’une même entreprise, on planifie des moments de rencontre (en vrai ou en virtuel) pour échanger sur nos questionnements, nos enjeux, nos petits et grands succès.

2. Amplifier la parole des femmes

Quand Barack Obama était à la Maison-Blanche, ses conseillères, qui peinaient à se faire entendre en réunion, ont adopté avec succès la stratégie nommée «amplification». Lorsqu’une femme exprimait une idée, une autre la reprenait et y ajoutait du poids tout en donnant le crédit à la première.  

3. Se mentorer les unes les autres

Ne pas hésiter à joindre des programmes de mentorat à titre de participantes ou de leaders, à le faire de façon informelle si l’occasion s’y prête.

4. Célébrer les succès

Quand une collègue vit un succès, on le souligne, on en parle. «On le fait beaucoup en milieu universitaire», note la professeure Mélissa Blais, mais la pratique se perd dans la sphère professionnelle. On aurait pourtant tout à y gagner!

5. S’impliquer dans plusieurs réseaux

Échanger avec des femmes de notre milieu, c’est bien. Créer des liens avec des femmes de divers horizons, c’est encore mieux. On s’implique dans des réseaux en fonction de nos champs d’intérêt, de nos valeurs et de nos réalités.

6. Poser un geste par jour

C’est le leitmotiv d’Isabelle Hudon! Ses suggestions? Exiger des candidatures de femmes à tous les échelons, éviter de confier des tâches stéréotypées à nos collègues féminines, inviter les femmes à s’asseoir devant en réunion, cesser de croire qu’une femme refusera une promotion parce qu’elle a des enfants.

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