Article mis à jour le 3 nov. 2021

Avant que le monde ne se soit transformé par la pandémie, le Forum économique mondial estimait qu’il faudrait 99,5 ans pour atteindre la parité en matière d’égalité au travail dans le monde. En 2021, la fondation estime que cette progression a été retardée d’une génération : il faudra maintenant attendre jusqu’en 2157, soit plus de 135 ans pour qu’hommes et femmes soient véritablement au coude-à-coude. Utilisons donc ce temps précieux pour rattraper ce recul et changer les choses, ici et maintenant, afin de devancer le pronostic.

Voici 5 raisons d’engager plus de femmes qui vous convaincront que la parité, c’est pour hier.

1. Plus de femmes, plus d’argent

De multiples recherches concluent que l’équité au travail a une incidence positive sur le chiffre d’affaires d’une entreprise. En évaluant 2 400 entreprises mondiales, Le Crédit suisse, une banque d’investissement internationale, a déterminé que les sociétés à hauts capitaux qui comptaient des femmes au sein de leur conseil d’administration affichaient une performance supérieure de 26% en comparaison à celles où on ne compte que des hommes. Toujours du côté des conseils d’administration, McKinsey, une firme américaine de consultation en gestion, indique que la rentabilité augmente de 28% lorsqu’ils sont diversifiés. Les responsables? La capacité des administratrices à attirer les meilleurs talents et leur meilleure compréhension de la clientèle.

De plus, une étude mondiale menée par la firme révèle que les entreprises où plus de femmes occupent des postes de direction ont 25% plus de chance de générer des bénéfices supérieurs à la moyenne. Grâce à tous ces beaux profits, nul besoin de demander aux employés masculins une baisse de salaire pour égaliser celui des femmes, comme l’a fait l’actrice Emma Stone, il y a quelques années; on hausse leurs salaires au même niveau! N’est-ce pas merveilleux?

Le plus : le pouvoir des femmes se fait aussi sentir sur l’économie globale. En effet, la croissance économique d’un pays augmente lorsqu’il progresse vers la parité, comme le souligne l’index Women and Foreign Policy. Au Canada, en comblant l’écart entre les hommes et les femmes, le PIB mondial pourrait augmenter de 26%. Ce n’est pas rien!

2. Plus de femmes, plus d’efficacité

Les femmes ont beaucoup plus de difficulté que les hommes à prendre la parole lors de réunions; elles sont plus interrompues et leurs idées sont moins valorisées. Cependant, des études ont démontré que la communication se trouve améliorée parmi les groupes où l’on compte plus de femmes : chacun parvient mieux à s’exprimer à tour de rôle, mettant en commun les compétences et les idées. Un plus pour la productivité.

Différentes études démontrent également que les équipes de travail qui comptent une diversité d’individus résolvent plus rapidement les problèmes, prennent des décisions plus efficacement et construisent des relations plus solides, ce qui influence grandement les processus de travail et augmente la performance et la compétitivité des entreprises.

3. Plus de femmes, plus d’innovation

Fait connu : la pensée homogène nuit à l’innovation. C’est pourquoi le géant Hitachi, au Japon, s’est donné comme objectif en 2017 d’augmenter le ratio de femmes cadres et dirigeantes, qui comptaient pour un maigre 2,5%. Si ce ratio s’élève aujourd’hui à 10%, des objectifs plus ambitieux en matière de diversité ont été fixés au sein de l’organisation. On souhaite maintenant atteindre 30% de femmes cadres et gestionnaires, ainsi que 30% de personnes (hommes et femmes) non japonaises d’ici 2030.

Dans la Harvard Business Review, on peut d’ailleurs lire que l’intelligence collective augmente avec la mixité, ce qui entraîne de nouvelles méthodes de travail, un effet dynamisant et une diversification des opinions.

Les compagnies qui comptent plusieurs leaders féminins voient ainsi leur «potentiel d’innovation» augmenter. Une étude de The Everest Project, Women Redefining Corporate America, démontre que plus de la moitié des changements stratégiques ou culturels dans les entreprises américaines ont été menés par des femmes.

Bien que l’argument des qualités intrinsèquement féminines ne fasse pas l’unanimité, la publication y va tout de même de son interprétation : une plus grande humilité chez les leaders féminins jouerait en leur faveur. Souvent considérée comme une faiblesse, l’humilité serait le nouvel outil par excellence du leadership. «Lorsqu’on l’utilise stratégiquement, elle crée un environnement propice au changement et un terrain fertile pour l’innovation.» À méditer!

4. Plus de femmes, plus grande est la rétention

Considérant l’investissement de temps et d’énergie, et les coûts liés au recrutement et à la formation de nouveaux talents, la rétention des employés est cruciale pour les organisations. Et encore plus en pleine guerre de talents.

Les entreprises qui sont connues pour leur culture de la diversité ont moins de difficulté à dénicher de meilleurs travailleurs et à les conserver. Parce qu’une culture inclusive contribue à améliorer leur moral, en plus de favoriser leurs opportunités d’avancement, les employés restent à l’emploi plus longtemps. En effet, Catalyst évalue que 20% de l’intérêt des employés à demeurer au sein d’une organisation est lié au sentiment d’inclusion, ce qui n’est pas à négliger.

5. Plus il y a de femmes… plus il y a de femmes!

Puisque les quatre raisons ci-haut démontrent que l’égalité hommes-femmes au travail ne possède que des avantages, vous vous demanderez peut-être pourquoi ce n’est pas déjà chose faite… C’est qu’il reste des habitudes à changer, des mythes à déboulonner.

Si ces stéréotypes vous exaspèrent, voici un dernier argument en faveur de cette égalité : compter plus de femmes dans votre entreprise a une influence directe sur le nombre de femmes qui s’y joindront par la suite. Une étude réalisée par PwC en 2015 démontre l’importance de la présence de modèles de leadership féminin au sein des organisations. En effet, on peut y lire que 67% des femmes soulignent l’influence de la représentativité féminine lorsqu’elles doivent prendre une décision concernant l’acceptation d’un emploi. Une proportion qui grimpe à 76% dans le cas des jeunes femmes qui commencent leur carrière.

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