Édito – Combler l’écart entre les sexes: nouvelles stratégies à adopter en 2023
Il est temps d’arrêter de se mettre la tête dans le sable collectivement.
Au cours des dernières années, les femmes ont rencontré de nombreux obstacles dans leurs cheminements personnel et professionnel. À cause de situations hors de notre contrôle durant les 3 dernières années, le temps nécessaire pour combler l’écart entre les sexes est passé de 99,5 ans à 132 ans.
Or, on ne peut plus continuer à attendre. L’ambition féminine est plus présente que jamais, et il est temps de reprendre nos efforts pour la promotion de la parité des genres et l’avancement des femmes et de leurs objectifs, en dépit des projections pessimistes.
Il est impossible de le nier: les avantages de la parité des genres demeurent. Les entreprises qui ont une plus grande diversité ethnique, culturelle et de genre sont 25 % plus susceptibles d’afficher une rentabilité supérieure à la moyenne. Ces entreprises ont également plus tendance à voir une hausse de 59 % de la créativité et de l’innovation. Alors que le monde entier est secoué par les répercussions de la pandémie et de la récession, notre économie a très besoin de l’aide que la parité des sexes peut offrir.
On doit mobiliser nos organisations autour d’objectifs de parité qui nous aideront à regagner le terrain perdu et à améliorer les occasions professionnelles pour notre génération et celles à venir. C’est le temps pour tous et toutes de travailler ensemble!
Élaborer des politiques de retour au travail qui tiennent compte des besoins des femmes et qui profitent à tout le monde
En novembre 2022, près de 82 % des Canadiennes actives avaient un emploi. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis que Statistique Canada a commencé à compiler des données en 1976. Ce chiffre est attribuable à une forte demande de main-d’œuvre, combinée à la hausse d’employeur.se.s prêt.e.s à considérer des candidat.e.s avec « relativement moins d’expérience ».
Les dernières années ont forcé le gouvernement et le secteur privé à revoir leurs modèles de travail et à intégrer de nouvelles politiques sur les horaires variables, le télétravail et les niveaux de rémunération. Puisque les femmes sont toujours portées à sacrifier leur carrière pour assumer davantage de responsabilités domestiques, elles sont les premières à bénéficier de ces nouvelles politiques et de ces nouveaux avantages. On doit continuer à exercer de la pression sur nos organisations (privées ou publiques) afin que de plus en plus d’employeur.se.s adoptent de tels protocoles. Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment en Europe, où seulement 22 % des femmes disent qu’elles peuvent « facilement » obtenir une ou deux heures de travail pour s’occuper d’affaires personnelles.
Créer des politiques centrées sur la personne qui reconnaissent la prestation de soins
Depuis 2020, rien qu’aux Depuis 2020, rien qu’aux États-Unis, 2,5 millions de femmes ont quitté le marché du travail (comparativement à 1,8 million d’hommes). Bien que certains départs soient attribuables à des licenciements, la persistance des rôles de genre dans la prise de décisions des ménages est une cause majeure. Dans le cadre d’un sondage mené par la revue Harvard Business Review auprès des parents qui travaillent, 20 % des répondant.e.s ont cessé de travailler ou ont réduit leurs heures de travail parce qu’iels n’avaient pas droit à des congés personnels. Chez 33 % de ces répondant.e.s, la décision était fondée sur « qui était la personne la mieux placée pour assumer les responsabilités domestiques », et non sur des critères objectifs comme le revenu ou les années de travail.
Sachant que les femmes sont majoritairement touchées par ces décisions, il est essentiel de les aider à réintégrer le marché du travail et d’alléger le fardeau des personnes soignantes qui travaillent déjà, en élargissant l’accès à des congés personnels abordables.
Revoir le leadership
Comme c’est souvent le cas en temps incertain, les organisations ont eu tendance à embaucher des dirigeant.e.s ayant une expérience reconnue ou une expérience de cadre, c’est-à-dire principalement des hommes. Pour composer avec les nouvelles réalités du marché du travail, les entreprises ne peuvent plus se permettre de continuer à suivre leurs habitudes passées. Afin d’ouvrir la voie à un plus grand nombre de femmes dans des postes de direction, nous devons reconnaître d’autres expériences pour leur permettre d’accéder à des rôles d’importance.
Selon les études du Forum économique mondial, les femmes sont plus susceptibles d’embaucher des personnes qui leur ressemblent, ce qui peut créer un cercle vertueux. Plus précisément, les candidates se tournent vers les entreprises qui comptent plus de femmes dans des postes de direction et sont attirées par des entreprises perçues comme leur offrant le plus d’occasions pour avancer dans leur carrière ou encore, du mentorat. Les présidentes-directrices générales rémunèrent mieux leurs employées à rendement élevé que les présidents-directeurs généraux. Ceci peut créer un incitatif financier pour les femmes à rejoindre des entreprises dirigées par des femmes.
Ce que vous pouvez faire en ce moment
Cela peut paraître comme beaucoup, mais sachez qu’il y a des choses que vous pouvez faire aujourd’hui pour faire avancer les choses, même si vous n’occupez pas un poste influent à l’heure actuelle. Ensemble, créons une vague de petites actions qui inciteront nos employeur.se.s et nos décideur.se.s à faire de la parité une priorité.
Demandez aux RH d’inviter des intervenant.es pour parler des effets positifs d’une plus grande diversité, équité et inclusion sur la culture, le rendement et les taux de recrutement/de rétention d’une organisation. Inscrivez-vous à des séances de formation pour améliorer vos compétences en communication et en leadership inclusifs, et invitez vos consœurs et vos confrères à se joindre à vous. Décrivez les avantages des principes de diversité, d’équité et d’inclusion au sein de votre entreprise pour montrer à l’ensemble du milieu des affaires les effets d’une ouverture à ces concepts.
En 2023, on se doit d’agir ensemble pour la parité hommes-femmes. Toutes les actions, petites ou grandes, sont bonnes. Elles contribuent au succès des femmes, de notre économie et plus encore, de notre société, présente et future.