Édito – Plaidoyer pour la prise de risque

Édito – Plaidoyer pour la prise de risque

Cela vous est-il aussi arrivé? Il n’y a pas si longtemps, vous avez vécu une journée catastrophique. Vous avez manqué un rendez-vous capital, des courriels importants que vous aviez programmés n’ont jamais été envoyés, vous avez eu un blanc pendant une présentation avec votre équipe… Le doute s’est installé. Vous avez commencé à vous méfier de tout, de vous, puis votre jeune collègue vous a mentionné quelque chose comme: «Ne t’en fait pas, Mercure est en rétrograde!» Vous avez ressenti un étrange soulagement et vous vous êtes dit: «Ok! Ce n’est juste pas le bon moment pour la femme ambitieuse que je suis. Vaut mieux faire preuve de prudence.»

Aussi rassurant que cela puisse être de relier certains événements au mouvement des corps célestes, on se rend rarement service lorsqu’on utilise des excuses faciles pour rester dans notre zone de confort. Quand on s’apprête à prendre un risque, nos craintes peuvent avoir le dessus et l’on s’accroche à toutes les raisons pour se remettre en question, pour amoindrir ou retarder nos aspirations.

Toutefois, il ne faut pas oublier que Mercure en rétrograde est une illusion d’optique. En raison de sa position par rapport à la Terre, Mercure semble changer de cap et reculer, mais ce n’est pas le cas! On pourrait comparer ce phénomène à la prise de risque. Face à la peur de l’inconnu, on se crée d’innombrables scénarios dans notre tête, on se met à croire que nos tentatives d’avancement sont vouées à l’échec… et l’on recule.

Comment se libérer de ces doutes et prendre des risques stratégiques lorsque les planètes ne semblent pas être alignées? Tout d’abord, souvenez-vous qu’il est tout à fait normal d’avoir des inquiétudes lorsqu’on demande une augmentation, qu’on change de poste ou qu’on prend tout autre type de risque professionnel. Sachez que vous êtes capable de relever ces défis et que vos craintes peuvent même conduire à de meilleures décisions! C’est la science qui le dit!

En effet, les zones de décision de votre cerveau sont composées de cellules «excitatrices» à 80% et de cellules «inhibitrices» à 20%. Les cellules inhibitrices agissent comme des agents de la circulation et, lorsque vous vieillissez, elles freinent l’activité excitatrice, rendant l’apprentissage difficile. Ainsi, votre cerveau ressent naturellement le doute, le stress et la peur face au risque. En supprimant le bruit, les cellules inhibitrices permettent également à votre cortex de filtrer plus efficacement l’information. C’est tout simplement une question de concentration.

Comme le suggère une chercheuse, il faut savoir être suffisamment calme pour écouter son intuition.

Kamila Malewska, chercheuse à l’Université d’économie et de commerce de Poznán, en Pologne, décrit l’intuition comme «un processus rapide et automatique qui puise dans les nombreuses ressources d’expérience et de connaissances que les gens ont accumulées au cours de leur vie». Certes, l’analyse rationnelle a son utilité, mais elle ne semble pas être très efficace contre les réactions émotionnelles. Comme le souligne notre cofondatrice Isabelle Hudon, face au risque: «Il faut peser le pour et le contre… Mais parfois, on ne découvre tous les aspects positifs qu’une fois en place. C’est pourquoi il est important de réfléchir, mais aussi de savoir lâcher prise et de sauter

Ainsi, lorsque votre cerveau est en proie à l’anxiété et que vous imaginez les conséquences négatives du risque que vous êtes sur le point de prendre, il est peut-être temps de dormir ou de faire de l’exercice. Misez sur toute tactique de distraction qui vous permet d’apaiser l’excitation de votre esprit et d’être suffisamment calme pour entendre la voix intérieure, votre intuition.

Et si vous êtes du genre à adopter une approche de résolution de problèmes plus active, essayez de dresser une liste de toutes les problématiques possibles, même les plus farfelues. Ensuite, dans une deuxième colonne, inscrivez une solution ou un plan B pour chacune. Il s’agit d’un processus profondément rassurant qui vous rappellera à quel point vous êtes une personne compétente et que vous avez de très bonnes raisons de prendre cette décision malgré la crainte qui l’accompagne.

Maintenant que vous ne pouvez plus blâmer les planètes, quel objectif pourriez-vous bien atteindre?

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