Édito – Savez-vous dire non?
Votre patron·ne veut vous confier un autre projet. Vous souhaitez dire non, mais vous n’y arrivez pas. Vous voulez faire preuve d’esprit d’équipe, gagner l’appréciation et l’estime de vos collègues, mais vous avez déjà trop de travail sur la planche et vous risquez de devoir finir plus tard. Combien encore pouvez-vous en prendre?
Il existe des moyens efficaces de dire non dans le respect de l’autre et de vos limites. En refusant les nouvelles opportunités qui s’offrent à vous, vous réitérez votre engagement par rapport à ceux que vous avez déjà acceptés. Avant de passer en revue tous les avantages de dire non, commençons par explorer pourquoi nous avons une relation si ambivalente avec ce mot.
Sachez que vous n’êtes pas masochiste en disant oui à tout. Les êtres humains sont programmés pour dire « oui ». Nos ancêtres primitifs ont appris à donner juste un peu plus, parce qu’ils avaient besoin de vivre, de chasser et de travailler ensemble pour survivre. Ils devaient coopérer pour éviter d’être expulsés du groupe et mourir de faim – littéralement.
Les femmes, en particulier, sont conditionnées à répondre aux désirs des autres avant les leurs. On est reconnues pour notre aptitude naturelle à accomplir plusieurs tâches en même temps, mais seulement parce que les rôles de genre traditionnels nous y ont contraintes. Comme l’explique Natalie Lue, autrice de The Joy of Saying No, les femmes sont promptes à dire « oui » parce qu’elles ont peur de la confrontation, de l’abandon et du rejet, car on leur a appris que l’approbation des autres a plus d’importance que leur perception d’elles-mêmes.
Ceci est différent de la façon dont les hommes sont conditionnés par rapport au mot « non ». Selon Caitlyn Collins, professeure de sociologie à l’Université de Washington, les femmes doivent considérer un refus comme un droit, plutôt que comme un privilège.
Au-delà de vous aider à éviter l’épuisement professionnel, apprendre quand et comment dire non peut être très stimulant pour vous et votre entourage, voire même démontrer à quel point vous prenez vos responsabilités au sérieux. Eileen Carey, présidente-directrice générale de Glassbreakers, estime qu’il est important de dire non au travail pour gagner du respect. En effet, selon elle, si vous n’êtes pas payée pour faire quelque chose et que cela empiète sur le travail pour lequel vous êtes payée, votre refus démontre votre engagement à l’égard de vos fonctions et la valeur de votre temps.
Voici quelques conseils de Dina Denham Smith, accompagnatrice principale en gestion, pour dire non en toute confiance.
- Définissez vos priorités et votre emploi du temps. Évaluez les projets et les échéances sur lesquels vous devez vous concentrer. Vous devez vous réserver du temps pour prendre soin de vous et avoir une vie personnelle. Une fois vos priorités établies, inscrivez-les dans votre calendrier afin d’avoir une idée claire du temps « supplémentaire » dont vous disposez.
- Déterminez les coûts de dire oui. Pour ce faire, posez-vous des questions importantes comme : « Qu’est-ce que cela me rapporte? », « Ai-je le temps? » et « Que devrai-je mettre de côté pour y arriver? ». S’il n’y a aucun avantage à accepter une tâche supplémentaire, il est normal d’être égoïste et de laisser passer une occasion.
- Habituez-vous à dire non. Exprimez-vous avec clarté, courtoisie et assurance. Exercez-vous devant le miroir. Proposez d’autres ressources qui pourraient être disponibles. Utilisez votre refus comme une occasion de mettre en valeur vos talents, vos forces et vos compétences en résolution de problèmes.
Personne n’aime dire non, par peur d’être perçue comme étant une personne malintentionnée ou comme étant incapable de gérer la pression. Pour changer la perception que nous avons du mot « non », nous devons d’abord croire que nous méritons d’avoir des limites claires et d’être traitées avec respect. Par la suite, il devient de plus en plus facile d’exprimer son refus.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter, LinkedIn, et Instagram. Vous pouvez également vous abonner à notre infolettre.