Choix de nos leaders : 10 femmes à surveiller en 2020
Les leaders de L’effet A se sont prêtés à l’exercice périlleux de choisir 10 femmes d’exception qui les inspirent à Montréal. Ces femmes allumées, réfléchies et ambitieuses partagent ici leur parcours, leurs projets et leurs conseils pour vous encourager à propulser vous aussi votre carrière, peu importe les embûches qui se dressent sur votre chemin. Voici une bonne dose d’inspiration pour vous aider à relever les défis de votre prochaine année !
Bich-Trang Ngo, première vice-présidente exécutive, placements privés chez Investissements Québec
Bâtir quelque chose
Depuis le début du mois, Bich-Trang Ngo est la première vice-présidente exécutive, placements privés chez Investissements Québec (IQ). Elle espère bâtir sur la plateforme existante et continuer à faire de l’organisation la porte d’entrée pour les entrepreneurs de la province. « Je veux trouver des solutions créatives pour accélérer la croissance des entreprises et les accompagner à travers leurs défis », souligne-t-elle.
Son nouveau poste lui permettra d’aider les Québécois à réussir en affaires. « Mes parents ont immigré au Québec quand j’étais bébé. On a tellement été bien accueillis. On a eu tout le soutien pour s’épanouir. Ça m’allume d’être aujourd’hui chez IQ et de sentir que je peux potentiellement avoir un impact et contribuer à l’écosystème financier du Québec. Et j’en suis fière. »
Même si Bicha occupe un poste prenant, elle essaie de passer du temps de qualité avec sa famille. « Je sens que je suis un modèle pour ma fille de 8 ans. Il y a quelque chose de très réconfortant à savoir ça. »
Julie Cusson, vice-présidente, affaires publiques et corporatives chez Boralex
Éternel optimisme
Julie Cusson l’admet sans détour : elle a connu plusieurs échecs au fil de son parcours professionnel. Loin de la décourager, ces embûches lui ont plutôt permis de dénicher de nouvelles opportunités. Résiliente, la vice-présidente, affaires publiques et corporatives chez Boralex sait retomber sur ses pattes.
Celle qui a déjà été surnommée la « reine du fichier Excel » par des collègues se distingue par sa gestion rigoureuse, mais collaborative. « Mon style est modulé sur ma première expérience comme gestionnaire, où je suis devenue chef de mes pairs. Mes collaborateurs étaient aussi bons que moi, alors on construisait ensemble sur les idées des autres. »
Aujourd’hui encore, elle mise sur les forces de chacun. « Je suis très ambitieuse pour mon équipe. Je veux qu’elle soit performante, reconnue et un exemple à suivre. »
Julie s’étonne d’ailleurs qu’on ressente de la culpabilité à être ambitieuse. « Il n’y a aucune raison de se sentir coupable d’avoir envie de se dépasser. Ça donne un sens à ce qu’on fait. »
Élise Proulx, vice-présidente, communications, affaires gouvernementales et relations avec les autochtones pour Hydro-Québec
Trouver l’équilibre
Élise Proulx n’a pas peur de prendre des risques. Sa fibre entrepreneuriale l’a même poussée à fonder son cabinet de relations publiques en 2008. « Je voulais être mon propre patron et être maître de mon horaire. Finalement, il n’y a rien qui était moins vrai », raconte-t-elle en souriant.
Aujourd’hui vice-présidente, communications, affaires gouvernementales et relations avec les autochtones pour Hydro-Québec, elle cherche encore l’équilibre. Concilier travail et famille n’est pas aisé pour la mère de quatre enfants. « Une semaine, je suis plus présente. L’autre moins. C’est une série de choix à faire. Notre maison est une mini PME. Mon conjoint et moi, on a décidé de sous-traiter tout ce qui était possible pour passer du temps de qualité ensemble. »
Pour 2020, la gestionnaire espère également trouver un meilleur équilibre professionnel entre le court et le long terme, entre l’urgent et l’important. « Je veux aussi continuer à supporter les femmes dans l’entreprise », ajoute la marraine de L’effet A d’Hydro-Québec.
Lucie Mercier, directrice, e-commerce et média numérique d’Yves Rocher Canada
Quête de découvertes
La directrice, e-commerce et média numérique d’Yves Rocher Canada a travaillé en France et en Californie avant de poser ses pénates à Montréal. « J’aime voyager et me confronter à de nouveaux environnements. Ce sont des opportunités de découvrir autre chose. C’est d’ailleurs pour ça que je suis dans ce domaine, parce que ça change tout le temps », explique Lucie Mercier.
Même si elle déteste la routine, la gestionnaire se décrit comme une rationnelle. « Je relativise beaucoup. Je suis quelqu’un de très réaliste en fait, qui est capable d’analyser des situations de façon très pragmatique. Je pense que c’est une force parce que je n’intègre pas de sensibilité personnelle dans des décisions professionnelles. »
Lucie a appris au fil des ans à suivre ses valeurs et à écouter ses envies. « J’aurais pu, dans certaines postes que j’avais, aller beaucoup plus haut, mais ça ne respectait pas mes valeurs. Je préférais être bien dans mes baskets plutôt que d’avancer. »
Sandra Petosa, vice-présidente des ressources humaines du Groupe CH
Prendre des risques (calculés)
Le risque fait partie du quotidien de Sandra Petosa. La vice-présidente des ressources humaines du Groupe CH n’hésite pas à oser. « Je prends des risques tous les jours, assure-t-elle. Si on ne sort pas de sa zone de confort, on n’apprend rien et on n’évolue pas. » Elle prend par exemple parfois une décision impopulaire parce qu’elle sait que ce sera bon pour l’entreprise ou elle se range du côté de l’avis minoritaire.
Sandra revient toujours à un conseil très simple qui lui sert encore aujourd’hui : fais ce que tu aimes dans la vie. « Souvent, les gens disent que la vie est courte, mais elle peut aussi être très longue ! Quand tu suis ta passion et que tu aimes ton travail, ça devient naturel », dit-elle en riant.
Pour améliorer la culture du Groupe CH, Sandra mise sur l’écoute. « Tout passe par là. Il faut écouter les dirigeants et les employés et porter aussi attention au non-dit. Ça permet de comprendre les perspectives de chacun. »
Valérie Sirois, fondatrice de l’épicerie Bokal
Changer le monde
Après avoir travaillé environ 10 ans en alimentation, Valérie Sirois avait un malaise face au gaspillage alimentaire et le suremballage dont elle était témoin. Pour « révolutionner le monde de l’épicerie tel qu’on le connaît en proposant un modèle viable pour le futur », l’entrepreneure a fondé Bokal en 2016. L’épicerie de Chambly peut se vanter d’être zéro gaspillage, zéro perte, zéro déchet depuis son ouverture.
Évidemment, sa mission vient avec son lot de difficultés. « J’ai 42 ans. Passé quarante ans, on dirait qu’on est passé date pour le financement. Le commerce que j’ai décidé d’ouvrir est aussi marginal. Ça prend des gens qui croient en cette idée. »
Il en faudra néanmoins plus pour décourager Valérie. « Chaque embûche est un cadeau. On peut s’en servir pour évaluer nos forces, nos faiblesses. Ça m’a toujours poussé à aller plus loin, à me surpasser et surtout, à trouver de nouvelles solutions. »
La femme d’affaires compte maintenant ouvrir un Bokal à Belœil, qui deviendrait le plus grand commerce autosuffisant au Québec.
Renée Amilcar, directrice exécutive, bus de la STM
Assumer son ambition
La culpabilité, très peu pour Renée Amilcar. Elle l’avoue sans détour, elle est une femme de carrière ambitieuse. « Il ne faut pas que l’ambition soit motivée par le paraître ou qu’elle rende nos relations toxiques avec nos collaborateurs. Elle doit nous permettre d’avancer et d’aider l’entreprise à grandir. »
La directrice exécutive, bus de la STM sait se faire confiance, mais ne refoule pas non plus sa peur. « Ma peur me donne l’adrénaline nécessaire pour oser. J’ai d’ailleurs fait du risque ma marque de commerce. »
Énergique et mobilisatrice, Renée s’investit corps et âme dans son boulot. « Le travail m’occupe énormément. Je ne suis pas une mauvaise mère pour autant. J’ai appris avec le temps à ne pas m’en vouloir si je ne soupais pas toujours avec ma famille. »
L’an prochain s’annonce aussi prenant pour la gestionnaire. « En plus de la STM, je suis impliquée à l’international dans l’Union des transports publics, dont je suis la vice-présidente depuis juin. Je voudrais mieux assumer ce rôle et continuer sur mon erre d’aller. »
Sophie Bienvenu, autrice, scénariste et poétesse
Lâcher prise
Il serait aisé de se méprendre sur Sophie Bienvenu. L’autrice, scénariste et poétesse semble discrète, réfléchie. L’animatrice de radio Monique Giroux a pourtant vu tout de suite clair dans son jeu. « Elle a su, je ne sais pas comment, que j’étais une ancienne punk. Elle m’a dit de la laisser sortir. Si on ne m’aime pas, ce n’est pas grave. Fuck it. »
Le conseil est tombé à point, puisque Sophie avait alors un gros complexe de l’imposteur après son premier roman. Elle a lâché prise par rapport à ce que les autres pensent d’elle, au fait qu’elle pourrait rater son coup.
Elle attribue son succès à son talent, même si elle l’admet du bout des lèvres. « Avant, vous ne m’auriez jamais entendu dire que je savais faire quelque chose. Ça revient au conseil de Monique. On reste à sa place, on n’assume pas son ambition parce qu’on veut que tout le monde nous aime. Je ne veux plus me ralentir pour ça. Et je me sens beaucoup plus libre depuis. »
Pascale Bouchard, directrice générale de Leucan
Faire une différence
« Une main de fer dans un gant de velours ». C’est ainsi que plusieurs décrivent le style de gestion de Pascale Bouchard. La directrice générale de Leucan se décrit elle-même comme très à l’écoute et empathique, tout en étant une femme rigoureuse qui vise l’excellence.
La patronne a tiré des leçons d’une situation professionnelle difficile. « Quand je dirigeais une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, je devais couper un poste. Je sentais que je devais porter cette décision toute seule et ça a été mal reçu par mon équipe, qui était mécontente de ne pas être consultée. Ça m’a appris à ne jamais sous-estimer la force d’une équipe soudée et à faire confiance aux autres. »
Au quotidien, Pascale est motivée par le fait que son travail a un impact. « Leucan permet aux familles d’enfants ayant le cancer de mieux faire face à la maladie, de mieux traverser cette grosse tempête. C’est un moteur très puissant de savoir que ce que je fais sert à quelque chose. »
Julie Duchesne, responsable du domaine santé au Canada chez Mercer
Grandir sur place
Julie Duchesne est une fidèle. Contrairement à beaucoup d’autres qui sont partis ailleurs pour faire évoluer leur carrière, elle s’est enracinée chez Mercer où elle travaille depuis 22 ans. Ça ne veut pas dire qu’elle fait du sur-place. « J’aime quand tout bouge. Même si j’ai grandi dans la même organisation, j’ai pris des risques en prenant des rôles complètement différents. »
Elle a notamment occupé des postes de leadership, de développement d’affaires et de service-conseil. Elle est aujourd’hui responsable du domaine santé pour le Canada.
En 2020, Julie devra relever tout un défi : piloter le déploiement d’une nouvelle plateforme de mieux-être. « C’est en ligne avec mes valeurs, alors pour moi, c’est une motivation extrême. Je veux m’assurer que ce soit un grand succès au Canada. C’est un très gros projet au niveau de la commercialisation, du déploiement, des ventes et des gens. » Elle n’aura pas le temps de chômer !
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