Leadership : les qualités insoupçonnées des introvertis
Qu’ont en commun Emma Watson, Hillary Clinton et Marissa Mayer? Un parcours jalonné de succès, bien sûr, mais aussi une personnalité introvertie, qui ne les a pas empêchées de faire leur chemin — et de le faire bien!
Pourtant, quand on pense «succès» et «leader», on visualise généralement les individus flamboyants, qui s’expriment aisément en public et qui adorent être entourés. En entreprise, les extravertis occupent d’ailleurs une majorité des postes de direction, et ce, même s’ils ne représentent que la moitié de la population.
Si elle a dû apprivoiser certains aspects de ses fonctions, comme les communications, Brigitte Hébert, première vice-présidente à la direction, Expérience employé, à la Banque Nationale, et leader de L’effet A, soutient que cette facette de sa personnalité comporte de précieux avantages. «Elle me permet d’avoir du recul et une plus grande perspective. Au fil du temps, j’ai développé mon intelligence émotionnelle et une capacité d’écoute qui m’aident à mieux lire mon environnement, à avoir une meilleure compréhension et donc à être encore plus pertinente dans l’exercice de mon leadership.»
De l’avis de Sonia Gagnon, présidente de l’agence SGM et membre de CREW M, on aurait tout avantage à s’inspirer des introverties — à ne pas confondre avec «les timides» —, qui savent tirer leur épingle du jeu en exerçant bien souvent un style de gestion… plus doux. La preuve par cinq!
5 qualités des introvertis, dont vous auriez tout avantage à vous inspirer
1. Ils savent écouter
Les introvertis feraient preuve d’une fertile réceptivité. Une étude menée en 2010 suggérait que dans un environnement en constante évolution, ils sont souvent des gestionnaires plus efficaces, surtout quand les employés sont proactifs et créatifs. «Si on veut faire exploser les idées innovantes, surtout dans un contexte où le leadership collaboratif est de plus en plus répandu en entreprise, l’écoute et l’ouverture aux autres sont des qualités nécessaires», explique Sonia Gagnon.
«À condition, nuance toutefois Brigitte Hébert, que le leader sache se mettre en action! Le gestionnaire introverti doit être en mesure de traduire et de canaliser cette écoute et cette grande ouverture en capacité à rallier et à influencer. Ce que peut très bien faire un extraverti.»
2. Ils mettent à profit leur solitude
Combien d’auteurs introvertis s’isolent volontairement le temps de coucher sur papier les péripéties des personnages qui habiteront l’imaginaire de leurs lecteurs? Passer des moments de solitude à lire, à méditer ou à dessiner nourrit la créativité, une précieuse alliée dans la carrière de tout professionnel.
3. Ils vont au cœur des choses
Entreprendre des recherches sur un sujet très pointu ne leur fait pas peur, au contraire. Dans sa conférence TED, l’auteure (et introvertie assumée) Susan Cain déclarait que la rédaction de son livre, Quiet : The Power of Introverts in a World That Can’t Stop Talking, lui avait pris sept ans – «sept ans de pur bonheur!» En contexte de travail, cette propension à aller en profondeur permet notamment à l’employé ou au leader d’être toujours bien préparé et de prendre des décisions éclairées.
4. Ils s’avèrent souvent d’habiles communicateurs
Dans un article du Forbes, on peut lire l’exemple d’un directeur financier introverti qui utilise le blogue interne de l’entreprise pour s’assurer un contact étroit avec ses employés. Aimer écrire lui permet non seulement de formuler et d’articuler clairement ses idées, mais aussi de mieux s’exprimer à l’oral et d’être accessible. À l’ère du numérique, des médias sociaux et du courriel, ce n’est pas à négliger!
«Bien communiquer me demande un bon niveau de préparation», admet Brigitte Hébert. Si elle envie ses collègues extravertis pour qui prendre la parole est beaucoup plus naturel, elle soutient être une gestionnaire sensible qui, avec les années, a su développer sa capacité «à connecter la tête avec le cœur et à donner du sens», ce qui a un impact positif sur ses communications.
5. Ils privilégient une attitude calme
Rahul Sinha, rédacteur pour LinkedIn, explique que ce comportement est particulièrement apprécié en situation de crise. Soyez comme ces forces tranquilles, et cultivez plutôt une attitude analytique, posée, confiante : vos collègues vous en seront reconnaissants et vous écouteront davantage!
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