Marie-Soleil Tremblay : l’impossible quête de la perfection
Professeure titulaire à l’École nationale d’administration publique (ENAP), Marie-Soleil Tremblay a un parcours impressionnant et inusité; une famille nombreuse, une réorientation professionnelle incluant la réalisation d’un doctorat et surtout une réflexion personnelle constante. Portrait de cette femme inspirante qui a troquer la quête de perfection par le lâcher prise, et ce, pour son plus grand succès.
Marie-Soleil Tremblay a toujours été ambitieuse dans toutes les sphères de sa vie. Comptable professionnelle agréée de formation, elle se trouve un emploi chez Deloitte pendant ses études. Très jeune, elle sait qu’elle veut une famille nombreuse. Elle a d’ailleurs quatre fils âgés aujourd’hui entre 14 et 23 ans.
Une réorientation
En 1997, la jeune mère de famille décide de quitter un emploi qu’elle aimait chez Deloitte pour aller travailler au Bureau du Vérificateur général.
« On me disait que passer du secteur privé au public voulait dire que je n’avais pas d’ambition. Heureusement, je n’ai jamais fait mes choix pour les autres, donc je ne me suis pas laissé abattre par ce genre de commentaires et j’ai adoré mon travail dans cette organisation », dit-elle.
Plus encore, son nouvel emploi lui permet d’accepter une charge de cours. Elle se découvre une passion pour l’enseignement et un talent naturel pour la transmission du savoir. Elle se fait d’ailleurs proposer un poste de professeure et la possibilité de faire un doctorat à l’étranger.
« Comme j’avais une jeune famille, j’ai décidé de faire un doctorat, mais près de chez moi, à l’Université Laval », explique la professeure.
Faire un doctorat est tout une épreuve pour la femme perfectionniste qu’elle est. Elle se retrouve dans les livres, les lectures, les travaux en plus des activités familiales et a du mal à tout concilier.
« J’ai même suivi des cours de lecture rapide pour tenter d’être plus efficace, raconte Marie-Soleil Tremblay. Finalement, j’ai rencontré une psychologue à l’Université, qui m’a aidée à réorganiser mon horaire et à passer moins d’heures dans mes livres. Mais surtout, j’ai appris à lâcher prise sur certaines choses, et à ne pas être parfaite dans tout. »
Elle est engagée comme professeure à l’ENAP un an après le début de son doctorat; elle y enseigne à ce jour. Ses travaux et recherches sont récompensés internationalement, les médias l’interpellent régulièrement sur différents enjeux de gestion.
L’Ordre des CPA lui a décerné le titre de Fellow en 2017 afin de souligner ses réalisations et son rayonnement. Elle est également membre du CA de l’Administration portuaire de Québec et du Festival d’été de Québec. Ses enfants ont grandi et réalisent aujourd’hui leurs propres ambitions, ils suivent des parcours bien différents, en droit, en médecine et en finances.
Trouver l’équilibre
« Il n’y pas de bonne ou de mauvaise façon de concilier le travail et la famille », affirme Marie-Soleil Tremblay. Pour sa part, sa quête de perfection et de performance s’est beaucoup transformée au fil de son parcours, ce qui l’a aidé à accepter le fait que sa maison, comme son travail, ne serait pas parfaite.
Elle se réalise pleinement dans les activités professionnelles, qu’elle choisit pour avoir la flexibilité d’être une mère présente. Assister à la majorité des matchs de football de ses fils, mais pas tous. Elle est reconnaissante d’avoir une famille et des amis sur lesquels elle peut compter et de pouvoir se payer de l’aide à la maison.
Réaliser ses ambitions
« J’ai une bonne connaissance de qui je suis et je trouve que c’est la base pour réaliser ses ambitions », affirme Marie-Soleil Tremblay quand on lui demande quels conseils elle donnerait à une femme qui se questionne sur l’équilibre travail-famille.
D’après elle, il ne faut pas avoir peur d’être différente, de faire des choix qui seront jugés par certains, mais qui sont alignés avec ses valeurs.
« Nous vivons dans une société très axée sur les résultats, mais il n’y a pas que ça. Je dis toujours à mes enfants “Fais de ton mieux”. C’est aussi ce que je tente de me dire », conclut la professeure.
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