Du temps pour soi : la clé du succès de Geneviève Fortier
S’accorder du temps pour soi, pour faire le point, réfléchir et se remettre en question, une nécessité selon Geneviève Fortier. La chef de direction à la Promutuel Assurance appelle ça « se créer de l’espace ». Le but ? S’offrir des moments de réflexion, le plus souvent possible, pour rester ancré et de se rapprocher de ses ambitions.
La leader du Défi 100 jours, l’un des parcours de formation de L’effet A, en a fait l’expérience ultime à l’automne 2017 alors qu’elle quittait, sans plan B, son emploi chez McKesson, une organisation qu’elle appréciait et pour laquelle elle travaillait depuis près de onze ans. « J’avais besoin de prendre du recul pour me concentrer sur mes visées professionnelles et explorer les opportunités qui pourraient s’offrir à moi », confie-t-elle.
Loin d’être contre-productif, ce temps d’arrêt lui a non seulement permis de se propulser, mais aussi de réaliser l’un de ses rêves. Elle nous explique.
Geneviève, pourquoi est-ce important d’apprendre à « se créer de l’espace » ?
Pour atteindre nos objectifs de carrière, il faut savoir occuper l’espace avec confiance. Avoir le sentiment qu’on est solide, qu’on sait pourquoi on fait les choses et comment on va y parvenir. Malheureusement, au rythme où vont les choses, ce n’est pas toujours évident. Prendre les bonnes décisions et voir venir les opportunités nécessitent de l’espace pour la réflexion et l’action.
Comment s’y prend-on pour « créer de l’espace » ?
Tout le monde n’a pas besoin de quitter son emploi comme je l’ai fait pour se créer de l’espace (rire). Il y a plusieurs façons de le faire. On peut, par exemple, se bloquer un moment chaque semaine pour écrire dans son journal de bord. Ça peut aussi être grâce au sport. D’autres vont se lever une heure avant les enfants le matin afin de prendre du temps pour eux. Se réserver du temps sur une base quotidienne ou hebdomadaire, c’est une merveilleuse habitude à adopter.
Certaines femmes vivent de la culpabilité à s’arrêter, à penser à elles et à leurs besoins. Que voudriez-vous leur dire pour les aider à développer cette aptitude ?
Cette culpabilité, je l’ai moi-même ressentie. Je croyais à l’époque que ce n’était pas correct de me retirer une heure ou deux dans mon bureau pour m’arrêter et faire le point. Je pensais que je devais travailler sans arrêt pour être productive. Or, c’est tout le contraire ! Les leaders les plus productifs dans leur organisation sont ceux qui s’arrêtent pour prendre du recul. Ils ont compris que les moments que l’on se crée pour soi profitent aussi aux autres — à l’équipe et à l’entreprise. Quand on le perçoit de cette façon, ça aide à se déculpabiliser.
Les leaders les plus productifs dans leur organisation sont ceux qui s’arrêtent pour prendre du recul. Ils ont compris que les moments que l’on se crée pour soi profitent aussi aux autres
Geneviève Fortier, chef de la direction, Promutuel Assurance
Pouvez-vous nous parler d’une occasion où vous avez mis ce concept en pratique ?
Quand je travaillais chez McKesson Canada, je réfléchissais régulièrement à la prochaine étape de ma carrière et à la manière d’y parvenir. Un jour, j’ai réalisé que je n’allais jamais au bout de mes questionnements, parce que tout mon temps était occupé à livrer divers mandats. De l’espace, il n’y en avait pas. J’ai compris que si je ne créais pas d’espace pour me donner les moyens de poursuivre mon rêve de diriger une entreprise ou un secteur d’activité dans une grande organisation, celui-ci ne se concrétiserait probablement jamais ou, à tout le moins, ça prendrait encore plusieurs années. J’ai donc décidé que le moment était venu de quitter McKesson Canada, et ce, sans filet. J’ai sauté dans le vide pour m’octroyer une pause pour réfléchir et explorer.
Quels bénéfices en avez-vous tirés ?
Plusieurs opportunités se sont offertes à moi, et j’en ai provoqué d’autres. J’ai pris le temps d’approfondir chacune d’elles. Cela m’a permis de faire un choix très éclairé et d’atteindre directement mon but en décrochant le poste de première vice-présidente ventes et distribution chez SSQ Assurance. Quand on crée suffisamment d’espace dans sa tête et dans sa vie, on crée les conditions gagnantes pour que les bonnes choses se produisent pour nous.
Vous êtes l’une des leaders du parcours de formation Défi 100 jours L’effet A. Quels conseils souhaitez-vous prodiguer aux participantes ?
Le premier, c’est : faites-vous confiance. Quand notre instinct nous amène à remettre en question l’espace que l’on occupe, il faut l’écouter, parce qu’il se trompe rarement. Deuxième chose : faites confiance à la vie. Selon mon expérience, pratiquement toutes les personnes qui ont choisi de redéfinir leur espace l’ont fait pour quelque chose de mieux. Bref, il faut avoir confiance que si l’on ose s’accorder du temps pour réfléchir et explorer, on trouvera les bonnes réponses, celles qui nous permettront d’aller plus loin.
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