Marie-Huguette Cormier et le courage d’une leader
Le mot « courage » vient du mot « cœur ». Et du cœur, il en faut pour se démarquer et réussir sa carrière avec ce petit je-ne-sais-quoi qui fait la marque des plus grands leaders.
Or, le courage ne s’apprend pas sur les bancs d’école. C’est une force de caractère qui s’acquiert en vivant des épreuves, en prenant des risques. Des réflexes que Marie-Huguette Cormier, première vice-présidente, Ressources humaines et Communications chez Desjardins et leader du Défi 100 jours L’effet A, a bien développés.
Pour cette ancienne escrimeuse de haut niveau, faire preuve de courage est devenu une seconde nature. Elle se souvient entre autres de sa défaite aux Championnats canadiens d’escrime, en mai 1983, alors qu’elle comptait parmi les trois favorites. « Perdre cette sélection, c’était perdre ma chance de faire partie de l’équipe nationale et d’obtenir un laissez-passer presque assuré pour les Jeux olympiques de Los Angeles », explique-t-elle. Prête à tout pour se tailler une place, Marie-Huguette s’est entraînée tout l’été. Non seulement elle a remporté l’un des plus gros tournois nord-américains de l’année, mais ses performances lui ont permis un tour de force : elle a gagné sa place aux Jeux olympiques. Une force de courage qui lui a été utile tout au long de sa carrière… Elle raconte.
Marie-Huguette, selon vous, qu’est-ce qu’un leader courageux ?
Un leader courageux, c’est quelqu’un qui est capable de faire abstraction de son bien-être personnel pour prendre des décisions visant le bien-être de l’entreprise, le bien commun. Proposer une nouvelle structure organisationnelle impliquant la suppression de son propre poste, par exemple, ça, c’est impressionnant !
Faire preuve de courage, c’est aussi faire face à la critique et admettre ses erreurs. Il faut être capable d’écouter, mais surtout d’entendre, et savoir se remettre en question en se demandant : qu’est-ce qui m’appartient là-dedans ? Qu’est-ce que j’ai fait, pas fait ou devrais faire ?
À ce jour, y a-t-il une situation qui vous a exigé plus de courage que les autres ?
En près de 20 ans, j’ai changé souvent de poste et de secteur au sein de la haute direction chez Desjardins. Il y a eu le Marché des particuliers, la Gestion des avoirs, le Services d’accès, les Communications, la Coopération, le Marketing, puis les Ressources humaines. Des secteurs très différents les uns des autres, qui demandent des compétences et connaissances spécifiques, que je n’avais pas toujours. Mais ça ne m’a jamais arrêtée. Chaque fois que j’entrais en fonction, je sentais un nouveau courage monter en moi. C’est très stimulant !
Je suis convaincue que certaines épreuves de mon parcours d’athlète m’ont permis de m’outiller pour mieux traverser les moments difficiles de ma carrière. Quand on vit des revers, dans sa vie privée ou professionnelle, on devient plus fort !
Avez-vous déjà manqué de courage ?
Oui. J’ai travaillé pour plusieurs présidents dans ma vie, mais j’aurais dû m’affirmer davantage au sujet de mes conditions financières. Le jour où j’ai finalement abordé la question, je n’ai pas été assez formelle. J’ai demandé : « Êtes-vous sûr que mes conditions sont équitables ? » On m’a proposé une mini-hausse salariale… J’aurais dû avoir le courage de revendiquer plus clairement ce que je voulais.
J’ai remarqué que les femmes sont excellentes et particulièrement audacieuses quand elles doivent se battre pour les autres, défendre les intérêts de leurs collègues ou de leurs employées. Mais quand vient le temps de demander pour elles — un meilleur salaire, une formation ou une promotion, par exemple —, elles sont plus réticentes. Parfois, il faut aussi avoir le courage de se battre pour soi !
Selon vous, comment développe-t-on son courage ?
Il faut se faire confiance, écouter son cœur. Il y a une grande part d’intuition dans le courage. On a parfois une petite voix qui nous dit de foncer, mais on craint les impacts négatifs. Et finalement quand on fait preuve d’audace, les répercussions s’avèrent souvent très positives. J’ai remarqué que lorsqu’on prend de nouvelles responsabilités, le fait de relever un défi et porter de nouvelles lunettes génère du courage.
Quel(le) leader vous inspire le plus ?
La personne que je considère être l’image même d’un leader courageux est Yvon Charest, président et chef de la direction à l’Industrielle Alliance. C’est un homme authentique, qui dit les vraies affaires, qui a du cran quand ça en prend, qui admet ses erreurs lorsqu’il en fait et qui est toujours prêt à aider la société. Pour moi, c’est ça le courage.
Que souhaitez-vous apprendre aux participantes du Défi 100 jours L’effet A ?
Honnêtement, je crois que je vais moi-même apprendre beaucoup de ces femmes ! Si je contribue à leur donner plus de confiance, j’en serai fort heureuse. On ne part pas avec le même bagage de confiance dans la vie, mais c’est quelque chose qui se développe quand on est bien accompagné. Je veux leur « passer un relais » de confiance dans leur course professionnelle et personnelle. Leur donner envie de relever des défis !
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