5 mythes qui freinent la parité dans votre entreprise
Souvent considérée comme une cause qui ne s’applique qu’aux femmes, la parité ne retient pas encore assez l’attention des décideurs en entreprise.
Pourtant, elle concerne tout le monde et n’avantage pas seulement les femmes, mais aussi les hommes et la société dans laquelle évoluent les organisations. Alors pourquoi la parité ne serait-elle pas une priorité stratégique dans votre entreprise? Découvrez 5 mythes qui freinent la parité et pourquoi il s’agit bien plus que d’une affaire de femmes.
1. Est-ce que la parité concerne seulement les femmes?
Ce mythe est non seulement faux, mais il met la responsabilité de la parité sur les épaules des femmes. La parité est un enjeu de société qui affecte tout le monde, quel que soit le genre. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, l’atteinte de la parité permettra de changer les responsabilités associées aux genres. Ainsi, les rôles typiquement masculins évoluent, et évolueront de plus en plus au fur et à mesure que la parité se rapprochera, selon une étude de Deloitte. Grâce à la parité, « Les hommes [pourront bénéficier] d’une plus grande liberté pour exprimer toutes les facettes de leur personnalité au lieu de se limiter à un rôle de pourvoyeur. », ainsi que d’une plus grande flexibilité au travail, de plus de collaboration et de meilleures relations personnelles.
2. Méritocratie, recruter « à compétences égales »: mythe ou réalité?
Est-ce que la méritocratie, c’est-à-dire le concept de hiérarchie basée sur le mérite, ne serait qu’un mythe? Selon le livre de Daniel Markovits The Meritocraty Trap, la méritocratie tend à augmenter l’iniquité entre les genres tout en contribuant au déclin de la classe moyenne. Les biais inconscients en milieu de travail, notamment dans les processus de recrutement, désavantagent les femmes. En 2012, dans une étude faite par la National Academy of Sciences aux États-Unis, pour des CVs identiques envoyés sous des noms de genre différents, les CVs avec des prénoms féminins étaient vus comme moins compétents, moins employables et moins susceptibles de se faire mentorer. Cette étude démontre que même à compétence égale, les femmes sont soumises à une évaluation plus sévère que les hommes, brisant ainsi la possibilité de méritocratie, et ce, dès le début de leur carrière.
3. Est-ce que l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle concerne seulement les femmes?
Non! L’équilibre travail et vie personnelle ne concerne pas que les femmes. Aujourd’hui plus que jamais, les hommes participent à la vie de famille et les rôles traditionnellement répartis selon les genres évoluent. Selon un rapport de 2019 de Deloitte, «les hommes assument aujourd’hui de nouveaux rôles en dehors du travail, dans leur famille et leur collectivité». D’ailleurs, selon un article du Figaro, même les hommes aujourd’hui se posent des questions sur l’impact des attentes envers leur genre sur leur vie. Qui plus est, la génération Z qui prend de plus en plus sa place dans le monde du travail est extrêmement exigente envers les employeurs. Pour eux, les organisations dans lesquelles ils évoluent doivent foncièrement s’engager envers les valeurs que cette génération a à coeur, notamment la parité. Dans un monde paritaire, hommes et femmes auraient droit aux mêmes avantages, aux mêmes attentes.
4. Le leadership féminin à l’opposé d’un leadership masculin: ça existe vraiment?
Malgré le fait que certaines entreprises se soient approprié le terme « leadership féminin » pour permettre aux femmes d’aspirer à briser le plafond de verre, il est faux de penser qu’il y a différents types de leadership selon le genre. Oui, les femmes sont souvent plus participatives, collaboratives, plus à l’écoute, mais elles peuvent être, elles aussi, directives. D’après Marie-Christine Mahéas dans son livre Remixer la Mixité, les comportements que l’on attribue traditionnellement à des genres en particulier sont surtout une question d’éducation, de socialisation. Elle ajoute aussi que le style de leadership est beaucoup plus associé à la personnalité. Alors pour éviter ce genre de préconception, il faut donc ouvrir la possibilité à différents types de style de gestion et promouvoir un leadership qui répond aux besoins actuels des talents!
5. Les formations dédiées aux femmes donnent l’impression qu’il faut réparer les femmes
Les formations pour les femmes sont là non pas pour les réparer, parce que non, les femmes ne sont pas brisées. Cependant, il y a, selon Marie-Christine Mahéas, un certain rattrapage à faire: les femmes sont, en général, moins éduquées à prendre la parole en public. Alors qu’on sait que c’est un comportement (prendre la parole) important pour sa visibilité en entreprise, et pour verbaliser ses idées, ses ambitions. Lorsqu’il est question d’inégalité dans le milieu professionnel, les femmes doivent avoir accès à de la formation, à du mentorat, à de l’accompagnement pour réussir à surmonter les obstacles individuels (dus à l’éducation encore très genrée) et systémiques, qu’elles croiseront dans leur carrière. Pour éviter le ressentiment des autres employés, il faut démocratiser l’importance de la parité et de l’accompagnement des femmes en entreprise.
À la lecture de ces cinq mythes, il est plus facile de comprendre comment la parité a un impact positif sur les entreprises, et non seulement sur les talents féminins, mais sur tout le monde. La parité ouvre la voie à la transparence, à la collaboration, à l’ouverture à la diversité, permettant aux organisations de ne pas être limitées par les biais de genre. Et quand celles-ci font la promotion de la parité, c’est la performance et la satisfaction des employé·es qui augmentent. Mais plus encore, c’est une société qui change et qui s’autorise à travailler pour que tout un chacun puisse prendre sa place de façon équitable, au meilleur de ses talents.
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