Prendre sa place avec confiance : 7 questions à Olga Farman

Prendre sa place avec confiance : 7 questions à Olga Farman

Dès l’instant où elle a su qu’elle deviendrait associée directrice du bureau de Québec de Norton Rose Fulbright, l’un des plus grands cabinets d’avocats au monde, Olga Farman a pensé à ses parents, submergée d’une immense fierté. Parce qu’ils sont ses « fans numéro 1 », mais aussi parce que si l’avocate a réussi à obtenir cette promotion à tout juste 38 ans, c’est en bonne partie grâce à eux.

Dans les années 60, son père et sa mère ont quitté l’Iran pour venir s’installer à Rivière-du-Loup. Leur plus grand souhait : offrir un avenir meilleur à leurs futurs enfants. Ce faisant, ils ont transmis à leurs deux filles des valeurs qui ont forgé leur caractère. Notamment l’intégrité, la solidarité, mais surtout « la volonté de faire une différence », explique la jeune femme pour qui cette ligne de conduite est devenue une forme de mission personnelle.

Cette volonté, la leader du Défi 100 jours l’assume avec vaillance, énergie et confiance. Une confiance qui n’est d’ailleurs pas étrangère au succès qu’elle connaît dans sa carrière.

Olga, comment ta nomination a-t-elle été perçue par les gens de ton réseau?

De manière positive! Je pense qu’ils ont vu ça comme une suite logique. Ce n’est pas un secret, j’ai toujours eu l’ambition d’aller plus haut et j’ai travaillé fort pour y parvenir. Avant d’accepter cette nomination, ma principale préoccupation était d’avoir le soutien des avocats associés du bureau de Québec. C’est avec leur appui que je suis en mesure de bien diriger notre cabinet. Évidemment, la réaction de ma famille m’importait aussi beaucoup.

Ce que je retiens de cette période de ma vie, c’est qu’on ne peut accéder à ce genre de fonction, avec tout ce que ça comporte, sans avoir un entourage professionnel, une famille et un conjoint qui acceptent cette décision. Le support de notre réseau, ça a un impact direct sur notre niveau de confiance quand vient le temps de relever de nouveaux défis.

Et toi, quelle a été ta réaction quand tu appris la nouvelle?

Je l’ai reçue avec beaucoup d’humilité considérant l’excellence et la rigueur de mes collègues. J’avais la conviction de pouvoir faire une différence et j’étais certaine d’avoir les aptitudes et le talent pour assumer cette responsabilité. Ça donne un peu le vertige, mais c’est ce qui m’allume au quotidien. J’ai appris très jeune à me « challenger » en participant à des concours oratoires. Sortir de ma zone de confort et prendre des risques, c’est devenu un mode de vie. Tout ne s’écroule pas parce qu’on connaît un échec! Au contraire, ça nous rend plus solide.

Comment as-tu réussi à faire ta place et à la prendre?

Nos parents ont tout fait pour qu’on ne soit pas différentes. Mais ma sœur et moi, nous l’étions quoi qu’il en soit. Et quand on est différente et qu’on veut réussir dans la vie, il faut devenir stratégique et bien comprendre son environnement. Comment fonctionnent les organisations? Qui sont les leaders et les personnes qui pourraient devenir de bons alliés? Cette approche me permet de faire ma place avec assurance dans chaque nouveau mandat.

Il y a une part de stratégie, mais la confiance en soi, ça aide pour rayonner. Non?

Certainement. Et l’avantage avec la confiance, c’est qu’on peut la développer. Pour cela, il faut combattre ses peurs, oser relever des défis et résister à l’envie de s’effacer.

Comment?

En sachant relativiser les choses… Il n’y a rien de dramatique à tomber. Ça nous arrive tous! Ça fait un peu mal à l’égo, mais il faut savoir se relever, se retrousser les manches et continuer.

Le réseau joue un rôle important sur ce point. Il peut nous guider, nous orienter, nous challenger ou nous conforter dans nos choix. Le regard des autres apporte un éclairage différent sur nos actions et nos projets, et ce feedback nous nourrit en plus de nourrir notre confiance en soi. Il ne faut jamais hésiter à solliciter l’appui de notre réseau.

Être doté d’une bonne confiance permet également d’éviter le syndrome de l’imposteur, dont tu sembles t’être prémunie.

J’ai été confrontée assez jeune au syndrome de l’imposteur. J’ai eu le choix de me sentir « imposteur » toute ma vie ou d’apprendre à m’assumer. J’ai décidé de foncer et de faire partie intégrante de la société. Dès lors, je me suis demandé de moins en moins souvent si j’étais à ma place. J’ai connu mes moments de doutes, c’est vrai, mais c’est positif de douter. C’est sain de s’assurer que nos objectifs sont les bons et que nous employons les bons moyens pour les atteindre… Tant que ça ne nous arrête pas.

Pour conclure, quels conseils donnerais-tu aux participantes du Défi 100 jours?

Nous sommes toutes uniques, alors je leur dirais d’être authentiques et d’assumer qui elles sont, leurs racines, leurs valeurs, leurs convictions et leurs ambitions. Je leur dirais aussi de ne pas nourrir de complexes ni d’avoir peur de déplaire à certains. De foncer!

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auteur geoffrey dirat souriant

Geoffrey Dirat

Auteur

Curieux de naissance, accroc aux nouvelles depuis l’adolescence, Geoffrey Dirat est tout naturellement devenu journaliste pour continuer à apprendre et à rencontrer des gens. Une quête qui l’a mené à collaborer avec l’équipe de L’effet A.