«Je me croyais trop vieille pour être ambitieuse»

«Je me croyais trop vieille pour être ambitieuse»

Quand son patron lui a parlé du Défi 100 jours, Lyne Gagné, vice-présidente adjointe de l’exploitation chez Groupe Investors, n’a pas hésité à sauter dans l’aventure. «Il voulait que je me développe davantage, et moi, je souhaitais donner un petit coup de fouet à ma carrière.» Elle explique comment le célèbre parcours de formation de L’effet A l’a aidée à se propulser.

Lyne, comment le Défi 100 jours t’a aidée à identifier tes freins?

Je me souviens très bien… Le jour où j’ai rencontré les leaders de L’effet A et les autres participantes de la cohorte, j’ai ressenti comme un choc. Je regardais autour de moi et quand j’ai constaté l’écart d’âge qui me séparait des plus jeunes, j’ai réalisé que le temps avait passé vraiment vite. Cela ne m’a pas dérangé du tout, mais pour la toute première fois dans ma carrière, j’ai ressenti un grand sentiment d’urgence. Mais qu’est-ce que j’étais venu chercher ici?

Photo de Lyne Gagné

La réponse n’a pas tardé à venir. Un exercice de réflexion proposé dès le début du parcours m’a fait comprendre que j’étais encore très ambitieuse. Rendue à un seuil supposément «critique» de ma carrière, moi, Lyne Gagné, je voulais toujours avancer. J’avais l’ambition de me réaliser en misant sur les forces et aptitudes qui sont les miennes. Et il n’y avait rien de déraisonnable à ça, bien au contraire. Je désirais un poste précis avec des conditions de travail tout aussi précises. Mais voilà, si je souhaitais réellement voir disparaître le mot «adjointe» de mon titre, j’allais devoir communiquer clairement mes intentions. Mon gros problème : je n’osais pas le faire.

Quel a été le moment marquant de ton Défi 100 jours?

Je dirais que le déclic s’est fait lors d’un 5 à 7 organisé par L’effet A, où j’ai eu la chance de m’entretenir avec la leader Sophie Brochu, ex-PDG de Énergir et présidente d’Hydro-Québec, et John Gallagher, cofondateur de L’effet A. Si ma discussion avec Sophie m’a inspirée et complètement énergisée, c’est ma conversation avec John qui m’a convaincue de me jeter à l’eau. Nous parlions de mon parcours professionnel et de mon implication comme présidente dans un C.A., puis ça m’a frappé : j’avais tout ce qu’il fallait pour ce poste que je convoitais en secret. Les qualités, le talent, l’expérience… Il n’y avait qu’une seule chose à faire. Foncer! Ce jour-là, j’ai arrêté d’analyser, de penser, de préparer encore et encore. Je m’étais mis des bâtons dans les roues depuis trop longtemps.

Quelle répercussion a eu le Défi 100 jours sur ton cheminement professionnel?

Comme on me l’avait conseillé lors d’un atelier du Défi 100 jours, je suis allée m’asseoir avec mon patron. Je lui ai communiqué mes ambitions, je lui ai expliqué mes visées professionnelles et j’ai demandé s’il accepterait de m’aider. Belle surprise : la rencontre que j’appréhendais s’est avérée hyper constructive. Non seulement j’ai obtenu la promotion que je souhaitais décrocher, mais moi qui voyais cette promotion comme la dernière avant ma retraite, je la perçois maintenant comme un levier vers une foule d’autres opportunités.

Mon Défi 100 jours, ce n’est pas une fin en soi, mais le début de quelque chose de plus grand encore.

Quels conseils souhaiterais-tu partager aux femmes de notre communauté?

Osez demander! Depuis le début de ma carrière, je roule ma bosse en me répétant que si je fais bien mon travail, je vais me démarquer et obtenir les promotions méritées. Erreur! Si vous voulez avancer, n’attendez plus les années d’expérience ou pire encore, que les occasions vous soient offertes sur un plateau d’argent. Jetez-vous à l’eau. Provoquez les situations et donnez-vous les moyens de parvenir à vos fins.

Ensuite, je leur conseillerais de faire de leur réseau une priorité. On a parfois du mal avec ça, les filles. Mais je comprends maintenant à quel point le réseau professionnel est crucial dans notre cheminement. Un ancien client, un collègue, une nouvelle relation… Ils peuvent tous changer la donne.

Finalement, je leur dirais : cessez de vous excuser. Je l’ai expérimenté dans mon milieu de travail. Avec une employée plutôt timide, j’ai développé des phrases qui lui permettraient de s’exprimer sans s’excuser. Par exemple, au lieu de : «Je m’excuse, la salle que vous demandez n’est pas libre», elle commence maintenant sa phrase par «malheureusement». En quelques jours seulement, le regard des autres a changé. Ils sont beaucoup moins portés à la challenger, et elle, elle a beaucoup plus d’aplomb.

Suivez-nous sur FacebookTwitterLinkedIn, et Instagram. Vous pouvez également vous abonner à notre infolettre.